Les contribuables marseillais reçoivent depuis quelques jours leurs feuilles d’impôts locaux et constatent ce que nous avions dénoncé dès le mois de mars : une nouvelle augmentation de plus de 5% de leur contribution.
Contrairement au discours entretenu par la municipalité, il faut savoir que plus de 85% des Marseillais paient l’impôt local. Ce n’est donc pas « parce que Marseille est une ville pauvre » que la municipalité augmente sans arrêt les impôts, mais tout simplement pour combler les déficits dus à une gestion souvent incohérente et approximative.
Ainsi, la rénovation en Partenariat Public Privé (PPP) du stade vélodrome va coûter plus de 10 millions € pendant 31 ans alors que la municipalité avait affirmé que « cela ne couterait rien ou presque » ! Des subventions très importantes (plusieurs centaines de milliers €) sont accordées dans le même temps à des structures qui n’en n’ont manifestement pas vraiment besoin comme le Cercle des Nageurs Marseillais, le Festival Mondial de l’Image Sous-Marine ou la Juris Cup… Certaines structures « privatisées » comme le Palais de La Glisse ou le Silo sont, elles aussi, des gouffres financiers sans fin.
La mise en place chaotique des temps d’activité périscolaires a entrainé, par manque de préparation, un gaspillage scandaleux d’argent public sans satisfaire les parents ni les enfants.
Dans le même temps, beaucoup d’équipements publics sont vétustes ou en nombre largement insuffisant (places de crèche, plateaux multi-sports…).
Les Marseillais sont donc loin « d’en avoir pour leur argent » !
Mais il y a aussi, pour nombre d’entre eux, « la double peine » car les impôts sont non seulement très élevés mais ils sont très inégalement répartis. La taxe d’habitation (payée par les locataires) est aujourd’hui la seconde plus élevée de toutes les grandes villes (1323€ en moyenne pour un couple) alors que la taxe foncière (payée par les propriétaires) est un peu en dessus de la moyenne française (988€ en moyenne).
Cette inégalité favorise les propriétaires « investisseurs » aux dépends des ménages modestes très souvent locataires et des jeunes actifs (qui n’achètent pas en début de carrière).
Enfin la ville n’a jamais vraiment souhaité corriger les inégalités scandaleuses concernant la « sectorisation » des impôts (qui date de 1970) et qui fait qu’un habitant en HLM à Arenc est plus imposé au m2 qu’un habitant du Roucas Blanc !
Fiscalité excessive et injuste, équipements publics vétustes ou en nombre insuffisants, services publics mal gérés … autant de symptômes d’une gestion municipale archaïque et insatisfaisante que les Marseillais commencent à percevoir.
Et l’addition n’est pas finie, avec la suppression de l’abattement général à la base qui va entraîner en 2016 une hausse de 62 € pour tous les foyers sans distinction de revenus, de composition du ménage ou de type d’habitation . Une mesure profondément inéquitable défendue bec et ongles par la majorité municipale…