Si Marseille n’a pas encore son casino, la Mairie a déjà de grands joueurs de poker. Manquant d’atouts dans son jeu, la Mairie annonce vouloir faire tapis sur la villa Méditerranée, réalisant ainsi le plus grand coup de bluff de la rentrée.

En effet, rien ne tient dans cette opération, si ce n’est le plan de communication.
Il suffit de regarder le plan de la Villa Méditerranée pour se rendre compte que ce projet ne se fera pas. En plus des contraintes techniques dû au porte-à-faux, inutilisable pour les machines à sous, la Villa Méditerranée totalise à peine 10 000 m2.
Or, pour comprendre la supercherie, il est intéressant de se rappeler qu’en 2011, la Mairie avait déjà envisagé d’installer un casino sur ce secteur. Pourtant, le projet est tombé à l’eau, les locaux de 25 000 m2 de l’ancienne SNCM ayant été jugés… trop exigus par les investisseurs pour assurer la rentabilité de l’établissement.

Avant de faire une telle annonce, la Mairie a-t-elle sérieusement pensé qu’un investisseur refusant 25 000 m2 accepterait aujourd’hui 10 000 m2 ?

A cela, il faudra également ajouter le démantèlement de la structure actuelle où l’Etat est partie prenante, et les droits de l’architecte. Rappelons en effet, que les oeuvres d’architectures sont considérées comme des oeuvres de l’esprit (article L112-2 du Code de la Propriété Intellectuelle) , bénéficiant ainsi de la protection des droits d’auteur, et notamment le respect de son oeuvre (article L121-1). Ce droit confère à l’architecte la possibilité de s’opposer à ce que son bâtiment soit altéré ou déformé, dans sa forme mais également dans son esprit.

Avant de faire une telle annonce, la Mairie a-t-elle obtenu l’accord de l’architecte ?

Passé le temps de l’annonce et des commentaires il est temps de démontrer ce qui n’est en réalité qu’un effet d’annonce. Les Marseillais ne sont pas des pions.

Puisque Monsieur le Maire semble aimer jouer, parions que jamais ce projet ne verra le jour.