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« Loyer du stade Vélodrome : les Marseillais passeront à la caisse », la tribune de Laurent Lhardit

Le président de l’OM vient de doucher les espoirs de la municipalité d’obtenir une augmentation substantielle du loyer qu’elle perçoit auprès du club pour l’utilisation du stade Vélodrome. Dans cette affaire, Jean-Claude Gaudin a fait preuve de beaucoup de légèreté et les marseillais auront, une fois de plus, à payer de leur poche les conséquences d’une gestion incompétente.

Lors de l’engagement le 29 août dernier de la phase de négociations exclusives pour la vente de l’OM entre Margarita Louis-Dreyfus et Frank McCourt, Jean-Claude Gaudin a fait le choix de figurer en bonne place sur la photo et d’endosser le costume du marieur pour tirer avantage d’un succès annoncé. Ce faisant, le maire a privilégié la réussite de la transaction sans pour autant jouer les rares mais réels atouts que possédait encore la Ville pour exiger que soit négocié dans ce cadre un rééquilibrage de ses relations financières avec le club. L’interview du président de l’OM publiée le 29 octobre dernier, où il tire à boulets rouges sur la perspective d’augmentation du loyer, montre que la Ville a attendu l’aboutissement de la transaction sans jamais chercher à y faire valoir ses intérêts.

DETTE ABYSSALE

En 2013, la Chambre Régionale des Comptes (CRC) a chiffré le coût net de la dette contractée par la Ville pour la rénovation du stade vélodrome à 551 millions d’euros. C’est, à titre de comparaison, le tiers de la dette déjà abyssale de la Ville de Marseille. Cette somme est évidemment difficilement supportable pour des finances municipales exsangues, alors même que les travaux du stade n’ont été au fond justifiés que parce que l’OM en est le prestigieux club résident.

Pour alléger cette lourde facture, remboursable sur 30 ans, la CRC a estimé dans son rapport que l’usage qui est fait du stade par le club justifierait non seulement de doubler le loyer actuel pour qu’il atteigne 8 millions d’euros par an, mais aussi d’y ajouter une part variable assise sur son chiffre d’affaires. L’équation est simple : si le loyer de l’OM était augmenté à la hauteur de ce que la CRC estime être une juste rémunération de l’usage du stade, la Ville percevrait du club près de 200 millions d’euros supplémentaires au cours des trente prochaines années.

MENACE, CHANTAGE ET PETIT MENSONGE

Reste-t-il un espoir de renégocier le loyer à la hauteur de la préconisation de la CRC ? Du côté de l’OM en tout cas plus rien ne l’y oblige et le nouveau président du club n’a pas hésité à pousser son avantage en maniant menace et petit mensonge. Menace à peine voilée quand il prend à témoin un soi disant “peuple marseillais” qui exigerait que l’OM…

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