Vous êtes ici :
Accueil > Par secteur > 4/5 > Projet du parking Longchamp et conséquences de l’ouverture de la L2 sur l’axe Sakakini.

Projet du parking Longchamp et conséquences de l’ouverture de la L2 sur l’axe Sakakini.

Intervention de Laurent Lhardit lors du Conseil des 4ème et 5ème arrondissements, le 23 juin 2016

Monsieur le Maire,
Chers collègues,

La question n’est pas seulement celle de l’agression environnementale que ce parking représente pour le parc Longchamp, il y a aussi celle des risques qu’il présente pour le bien être des habitants de notre secteur.

L’objectif affiché par vous même monsieur le Maire, est d’en faire à la fois un parking destiné aux riverains et un parking-relais pour les automobilistes venus de l’extérieur de Marseille.

Nous sommes d’abord opposés au principe même de créer ces nouvelles places de parking pour les habitants du quartier. Il se trouve que les Cinq-Avenues est l’une des très rares zones de la ville de Marseille qui est bien desservie en transports collectifs avec le métro, le tramway et pas moins de 7 lignes de bus. Nous avons donc l’opportunité de développer ici une politique incitative pour limiter le réflexe automobile, comme cela se fait aujourd’hui par exemple dans les centre-ville de Nantes, Bordeaux ou Lyon. On ne fait pas de bonne politique en craignant les réactions épidermiques de l’opinion, et il faut donc parfois se battre pour défendre des solutions qui améliorent le bien-être de tous. Dans toutes les villes que j’ai cité, il y a d’abord eu des résistances de la part des habitants et des commerçants. Personne n’aime changer ses habitudes et l’inconnu fait peur, mais demandez aujourd’hui aux habitants de ces villes s’ils voudraient revenir à l’état antérieur. Ils vous répondront massivement non. Ce qui a été gagné en qualité de vie par les habitants l’a été par les commerçants en augmentation du chiffre d’affaires. Nous avons donc l’opportunité de devenir ce centre-ville apaisé que ne sera jamais le Vieux-Port, d’y attirer une population marseillaise qui y viendra demain en famille pour sa qualité de vie, pour y faire des courses, pour profiter de ce qui serait le seul quartier apaisé du cœur de Marseille. A condition bien sur de ne pas commencer par développer l’offre de parking.

Examinons maintenant ce projet de parc de stationnement dans sa fonction de Parking Relais.
Je vous ai dit l’année dernière que qualifier ce parc de stationnement de parking-relais était impropre, et vous l’avez contesté. Mais les faits sont têtus monsieur le Maire. La définition légale du parking relais, dont le respect conditionne certaines aides publiques à ce type d’ouvrage, pose clairement qu’un parking-relais doit se situer à la périphérie d’une ville et en aucun cas dans un centre ville.

Tenter d’obtenir le label de parking-relais pour celui du parc Longchamp vient donc ajouter à la déjà longue liste du grand n’importe-quoi que constitue la politique municipale menée depuis 20 ans dans le domaine des déplacements et des mobilités à Marseille : des pistes cyclables interdites aux vélos ou traversant des terrasses de café dument autorisées, de maigres lignes de tramway qui dédoublent top souvent celles du métro, des bus qui prennent leur dernier départ à 20h00 comme si Marseille s’arrêtait de vivre à cette heure, sans compter ce tropisme hérité du Defferrisme, dont vous avez globalement repris le pire et rejeté le bon, à vouloir sans cesse développer les transports collectifs du centre vers le sud, en ignorant que les besoins les plus importants se situent vers le nord de Marseille dont vous renforcez ainsi la ghettoïsation et les difficultés économiques.

Reste enfin que le projet de faire un parking-relais va créer une situation tout à fait dommageable pour les habitants de notre secteur qui auraient pu espérer une forte baisse du trafic de transit du Jarret après l’ouverture de la L2. Nous avons avec cette L2 l’espoir d’une profonde transformation du Jarret, d’y réduire l’espace de circulation automobile, de créer des circulations douces et des espaces verts, d’élargir les trottoirs, de transformer cet axe et de recoudre nos deux arrondissements.
Donc pour terminer j’attire votre attention sur ce point. Si la volonté est de faire une sorte de parking-relais qui n’en aurait pas les caractéristiques mais qui en aurait bien la fonction, vous allez créer un aspirateur à trafic automobile vers les Cinq-Avenues, aspirateur qui sera d’autant plus séduisant que l’accès au centre-ville de Marseille par le Jarret sera bien plus facile que par la porte d’Aix ou l’autoroute littoral. Vous allez donc remplacer un trafic de transit par un trafic nouveau et tout aussi nuisible.

Voilà en bref ce que je voulais vous dire sur le sujet du parking. Et puisque la décision relèvera de la Métropole, nous engagerons nos élus à y porter ce dossier et nos arguments. En faisant en tout cas ici le pari que vous n’obtiendrez pas le label de parking-relais pour un ouvrage qui n’en a pas les caractéristiques.
Je vous remercie de votre attention.

Laisser un commentaire

Top