Lors de Conseil Municipal, il ne nous a pas été possible de nous exprimer normalement. En effet, un temps de parole particulièrement restreint (5 secondes par rapport) nous a illégalement été imposé.
Florence Masse ayant préparé une intervention sur la clôture de la « capitale européenne du sport », mais n’ayant pas été autorisée à s’exprimer, voici le texte de son intervention :
Monsieur le Maire, Chers Collègues,
Marseille capitale Européenne du Sport 2017 se termine et nous sommes aujourd’hui à l’heure du bilan.
Bilan contrasté ….. et ce n’est rien de le dire !Pourtant plusieurs de vos adjoints, Monsieur le Maire, n’ont pas été avares d’annonces sur ce label qui devait, je cite votre Adjoint aux Sports Mr Miron,
« enthousiasmé les 860 000 marseillaises et marseillais … »– Y aurait-il donc un avant et un après MP 2017 qui nous aurait échappé ?
– Les pratiques sportives auraient elles évolué à Marseille depuis 1 an ?
– Sous l’impulsion de MP 2017 les adhésions dans nos clubs de la ville auraient elles augmentées ?
– De nouvelles marques leaders dans le sport seraient elles intéressées pour se développer à Marseille ?
– Allez vous nous dévoiler un programme pour la construction d’équipements sportifs répondant aux manquements sur notre territoire de Marseille pour le début de l’année ?Rien de tout cela à notre connaissance et sur la dernière interrogation nous sommes toujours dans l’attente des résultats de la mission d’information et d’évaluation de la Ville de Marseille.
Il me serait facile d’utiliser un ton sarcastique tout au long de mon intervention pour qualifier ce Label de Capitale Européenne du Sport, mais contrairement aux esprits bougons et suffisants je prends la mesure et respecte l’engagement du milieu sportif au travers des 420 clubs et associations de Marseille qui, par la force des choses, ont participé à cette opération.
Mais en ont-ils tiré quelconques avantages ou profits ? Par avantages j’entends une vague d’engouement dans leur discipline et par profits une aide financière à hauteur de leurs implications quotidiennes dans nos quartiers et arrondissements ?Sur le 1er point nous n’avons toujours pas de chiffres de la part de la Ville et sur le 2ème les rapports sur les attributions de subventions ne laissent rien transparaître à leur égard.
De leur côté les grands événements que sont l’Open 13 pour sa 25e année, la course Marseille Cassis pour sa 39e édition et d’autres classiques n’auront pas attendu le Label pour faire rayonner le sport, tout comme le Tour de France que Marseille a accueilli 28 fois depuis 1947.
Alors me diriez-vous que ce label est d’abord et avant tout une opération de marketing, de rayonnement de Marseille … Dès 2014 vous nous promettiez que MP2017 ferait parler de Marseille sur la planète sport …
À l’heure d’aujourd’hui les revues de presse locale, nationales et internationales ont plutôt souligné les manquements en matière d’équipements sportifs dans notre ville ! Jusqu’au New York Times qui a fustigé la politique de la ville en matière d’infrastructures aquatiques – souhaitons que les acteurs du monde économique de Miami ne l’aient pas lu ! –
Même les analystes spécialisés sont tout en nuances sur le bilan de MP 2017 ….Marseille serait-elle de nouveau passée à côté de son « City branding » dans un aveuglement ahurissant pour une course au label « favouille » si loin de la réalité que rencontre les pratiquants de sports loisirs ou de compétitions ?
Avec un budget de 4 millions d’euros consacré à MP 2017, dont la moitié en communication, Marseille est passée à côté d’une belle occasion de voir se concrétiser dés aménagement sportifs dignes pour la 2ème ville de France.
Car pour promouvoir et vendre quelque chose il faut déjà l’avoir.
Notre magnifique rade, nos collines, notre climat et notre accent chantant ne suffiront pas à l’attraction pour notre territoire si la Ville ne produit que du vent.MP 2017 se termine et il ne reste rien au marseillaises et Marseillais, et j’ai bien du mal encore aujourd’hui à me persuader que ce label n’était pas une supercherie.